Patrick NICOL est un artiste, un vrai... qui vous invite au voyage !
Et qui travaille un medium peu connu, presque confidentiel : le bois flotté.
Ces bois, il les "cueille" le long des grèves du Golfe du Morbihan qui, marée après marée, lui laissent découvrir des trésors qu'il amasse patiemment dans son atelier.
Bois d'épave ou bois flottés attirent son attention, soit par leur forme, leur couleur, leur aspect... soit par leur vécu.
Toutes les traces d'un passé riche de promesses pour l'avenir qu'il leur réserve.
Et il leur redonne une seconde vie, inattendue et toujours surprenante en les faisant vibrer dans des compositions originales.
D'un souvenir, d'une rencontre, d'une idée, d'une sensation ou de tout autre chose, surgit l'envie de s'exprimer.
Couleurs de l'Aven-Patrick NICOL
Après une maturation plus ou moins longue, la composition du futur tableau s'impose d'un coup comme une évidence. Il lui reste alors à choisir dans ses réserves les pièces qui permettent de concrétiser cette "vision"...
Vous y découvrirez la diversité et la richesse de ses oeuvres... passées et présentes... Mais aussi dans ses expositions :
Du 18 au 29 août 2010 Moulin de Pen Castel, Arzon (56)
En permanence, galerie Bleu Soleil, 29930, Pont-Aven et aussi galerie Atelier Bois Plage, 29100, Douarnenez.
Mais comment s'y prend-il pour créer ces oeuvres particulièrement originales ? Patrick nous explique ici en détail la génèse de son tableau : Du gris sur bâbord.
Pour ce nouveau travail, j’ai choisi de mettre en œuvre un beau morceau de barque avec plusieurs nuances de gris et des coulures de rouille.
Afin de lui garder une certaine force et son authenticité, j’opte pour une composition sans fioritures. Le fond sera entièrement rouge.
Je fouille donc mes réserves et récupère les morceaux dont les nuances de rouge me conviennent.
Je mets en place la première pièce du puzzle et la fixe sur le support (CP 16mm). La démarche suivante consiste à remplir l’espace restant de manière rythmée et harmonieuse à la fois en évitant au maximum le gaspillage.
Ce matériau (le bois de bateau qui a navigué) est unique et de plus en plus difficile à récupérer sur nos côtes.
Après un long travail de découpe et d’ajustage, j’ai presque recouvert la surface du support en trois zones avec les morceaux sélectionnés au départ.
Les pièces du puzzle commencent à se préciser. Je démonte la partie basse du tableau pour apprécier l’animation du fond.
Encore un ou deux coups de scie pour affirmer certaines lignes de force et l’ensemble se met en place.
Reste un travail subtil de ponçage des différents morceaux où j’essaie d’ effacer l’aspect un peu « vulgaire » du sciage mais sans dénaturer l’authenticité du matériau...
Avant de monter l’ensemble, je colorise le support aux endroits où il risque d’apparaître entre deux pièces.
C’est fini.
La composition me surprend un peu par son côté brut, voire agressif, mais c’est bon signe.
Du gris sur bâbord-Patrick NICOL
L’intention de départ était de mettre en avant le caractère fort de ce morceau gris par contraste avec la somptuosité des rouges.
Le contrat est rempli.
Je préfère les travaux qui ont du caractère aux œuvres trop « léchées » qui n’ont d’autre mérite que de montrer la technicité de leur créateur.
Reste à lui trouver un titre… Ce sera « Du gris sur bâbord » (« Bâbord » est une allusion à la couleur rouge pour les marins).
Je donne rarement d’interprétation plus explicite afin que chacun puisse s’approprier l’œuvre selon sa sensibilité.
Ce tableau sera exposé du 18 au 29 août 2010 au moulin à marée de Pen Castel à Arzon (56).
Ainsi passe le temps - Patrick Nicol